La médecine Chinoise, en complément du massage, de la pharmacopée, de l’acupuncture et du Qi Gong, utilise de nombreux outils permettant d’optimiser ses résultats et d’être le plus efficace possible dans chaque situation.
Nous allons voir ici les principaux outils utilisés. La plupart ont été développés comme des savoirs à part entière par certains médecins au cours de l’histoire de la médecine Chinoise. Si bien que certains praticiens excellant dans leur art ont transmis leurs précieuses connaissances à travers des ouvrages au cours des derniers siècles. Ces outils ont donc vu leur potentiel étudié et développé par de très nombreuses générations de praticiens. Aujourd’hui, même si leur efficacité n’est plus à prouver, ces techniques sont encore en constant développement et on leur trouve encore de nouvelles applications et de nombreux bienfaits.
Tout d’abord, les ventouses. Connues également de nos traditions. Elles sont utilisées depuis des millénaires. Hippocrate déjà, s’en servait 400 ans avant J.C. Mais on peut même retrouver des traces datant de 3300 avant J.C. mentionnant l’utilisation de ventouses par des médecins Mésopotamiens. Les Égyptiens également s’en servaient 1500 ans avant J.C. En Chine, les ventouses sont nommées « Ba Guan Zi » et sont utilisées depuis l’antiquité. La technique a été ramenée aux goûts du jour et repopularisée ces 20 dernières années. On a pu notamment voir des sportifs de très haut niveau s’en servir et apprécier leurs bienfaits. Aujourd’hui on parle souvent de « médecine des ventouses ».
Les ventouses fonctionnent selon un principe simple : elle provoquent une aspiration entraînant un afflux sanguin dans la zone où elles sont appliquées. Par cet effet, nous pouvons ensuite obtenir plusieurs réactions : une effet antalgique, une décongestion, une stimulation, …
Les ventouses peuvent être pratiquées de trois manières différentes. A chaud, à froid et scarifiées.
Les techniques de manipulations utilisées sont nombreuses. Les ventouses peuvent être posées de façon statique sur des points précis. En médecine Chinoise on les utilise par exemple sur des points d’acupuncture. Les ventouses peuvent aussi être utilisées en synergie avec des huiles. Généralement, dans ce cas là nous allons les faire glisser sur des zones. Cela permet une meilleure pénétration de l’huile et stimule une zone entière. Il existe d’autres techniques comme les ventouses « marchantes » les « ventouses aiguilles », …
Enfin, les temps de pose et de traitement varient selon les indications et les techniques utilisées. On excède rarement 20 minutes et on peut même ne les laisser que quelques minutes seulement.
Les indications thérapeutiques des ventouses sont variées. Plus souvent employées dans des douleurs mécaniques articulaires ou musculaires (problèmes de dos, entorses, crampes, arthrose, …), on s’en sert également pour réduire les symptômes de pathologies respiratoires, digestives, … On obtient également d’excellents résultats dans le traitement de la cellulite, utilisées en complément d’un régime alimentaire et sportif adéquat.
Les effets des ventouses se font généralement ressentir dans les 3 jours. Selon les symptômes traités, il faut parfois plusieurs séances espacées de quelques jours. Les ventouses laissent des marques (ressemblant à un suçon) pouvant durer de quelques heures à 3 semaines. Parfois impressionnantes, elles ne sont jamais dangereuses. Il est recommandé de ne pas les exposer au soleil et de ne pas rester dans le vent ou l’humidité suite à la séance. Les pores de la peau étant ouverts, le corps est plus sensible à la pénétration d’un élément pathogène. Les contre indications concernent principalement le système sanguin comme les varices ou la prise d’anti coagulant.
Pour finir, il faut savoir que hormis la pose sur une zone cellulitique, les techniques de ventouses ne sont pas douloureuses. Elles sont même souvent appréciées au même titre qu’un massage.
La moxibustion est historiquement très liée à l’acupuncture. Cette technique consiste à utiliser la combustion de l’armoise séchée et vieillie pour chauffer certains points d’acupuncture ou certaines zones du corps.
Le plus souvent, l’armoise se présente sous forme de cigares. Mais on l’utilise également sous forme de lignes ou de cônes, à même la peau ou sur des rondelles de gingembre, du sel, ... On appelle alors cela, la moxibustion directe, ou moxibustion grain de riz lorsque l’on brûle à répétition de toute petites quantités de moxa sur des zones très précises. Enfin, on trouve des techniques d’acupuncture consistant à placer du moxa sur le manche de l’aiguille permettant à la chaleur générée de pénétrer directement et plus en profondeur dans le point d’acupuncture.
La chaleur dégagée par le moxa est très particulière. En effet, les propriétés de l’armoise permettent une chaleur douce et très pénétrante. Quiconque ayant déjà essayé vous le dira, la chaleur ressentie n’a rien à voir avec celle d’une bouillotte, d’une flamme, ou même d’une lampe. Et c’est ce qui rend le moxa unique et très précieux pour certains symptômes. Par exemple dans certaines formes de dysménorrhées, certains troubles digestifs, rhumatismaux, … On s’en sert également pour tonifier l’énergie vitale d’un individu, ainsi la moxibustion permet, à titre préventif, de renforcer les fonctions de l’organisme et de maintenir son équilibre.
L’inconvénient principal de la moxibustion est la fumée dégagée par l’armoise. C’est pourquoi il a été mis au point des moxas sans fumée ou même des lampes minérales, simulant les effets de l’armoise. Même si on gagne en ergonomie, il faut reconnaître que l’armoise reste plus efficace, mais dans le cadre d’un traitement régulier fait par le patient lui même, cela peut devenir très pratique. Car c’est aussi le gros avantage de la moxibustion, le patient peut, sous conseils de son praticien, effectuer lui même une moxibustion journalière sans avoir à venir au cabinet. Ceci dépendant bien entendu de la zone du corps et de la technique employée.
Enfin, en dehors des ventouses et de la moxibustions, qui sont les outils les plus communément utilisés par les praticiens de médecine Chinoise, il en existe beaucoup d’autres.
Parmi les plus courants, on retrouve par exemple le Guasha. Un objet historiquement fait en corne, servant à frotter des zones, des trajets de méridiens, pour les désobstruer. Le principe ressemble à celui des ventouses mais dans une action de poussée plutôt que d’aspiration.
On pense également aux huiles. Utilisées par énormément de disciplines médicales, les huiles, macérats, emplâtres, huiles essentielles, … sont couramment utilisées pour leurs différentes actions. Parfois utilisées en synergie avec d’autres outils comme par exemple, les ventouses.
Évidement, il existe bien trop d’outils utilisés pour être exhaustif dans un simple article. Chaque praticien a ses techniques, apprises et maîtrisées. L’objectif étant toujours de venir en aide au patient, il choisira toujours celui qu’il pense le plus adapté à la situation.
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